Antoinette Poisson et l’art du papier peint dominoté

En grands passionnés de papier peint, nous sommes toujours à l’affût des dernières tendances et des créations innovantes des nouvelles maisons d’édition. Pourtant, cette fois, c’est un voyage quelques siècles en arrière que nous vous proposons, loin des nouveaux revêtements muraux en relief et autres traitements modernes et révolutionnaires.

Ce voyage, il commence près du Faubourg Saint Antoine, en poussant les portes de l’atelier d’Antoinette Poisson. Du nom de la célèbre Marquise de Pompadour, cette maison française de décoration intérieure fait revivre le papier peint dans ce qu’il a de plus ancien : sa version dominotée, technique d’impression des premiers papiers peints du XVIIIè siècle.

Passionnés par ces décors intérieurs du XVIIIe siècle, Julie Stordiau, Vincent Farelly et Jean-Baptiste Martin, conservateurs-restaurateurs diplômés de l’Institut national du Patrimoine et de la Sorbonne, proposent une collection exclusive de ces papiers peints dominotés, imprimés à la planche et peints à la main dans leur atelier parisien.

Antoinette Poisson inscrit son oeuvre dans le respect de cette technique traditionnelle, presque tombée dans l’oubli. Comme jadis, les papiers peints dominotés sont imprimés à la feuille (en dominos de 32 x 42 cm) à l’aide de planches gravées. Ensuite, ces feuilles sont colorées à la main ou au pochoir pour révéler toute la beauté du motif. On utilisait autrefois ces papiers peints dominotés pour habiller l’intérieur des armoires, des boîtes ou des coffres, et pour décorer les petites pièces comme les corridors ou les alcôves. L’un des plus larges témoignages que l’on ait conservé de ces éditions est une importante quantité de livres brochés, habillés de ces feuilles de papier peint.

Dans la plus pure tradition du papier peint dominoté, Antoinette Poisson utilise un papier fabriqué par un maître papetier, installé au Moulin du Verger non loin d’Angoulême. Ainsi, il s’agit de papier fabriqué à la cuve à partir de chiffons, pour un rendu exceptionnel et très similaire au papier utilisé au XVIIIè siècle.

Il faut assembler 8 dominos pour obtenir 1 mètre carré de papier peint. Ces papiers peints dominotés sont édités sur mesure, à partir de 250 euros le m2, pose comprise. Pour compléter son activité, Antoinette Poisson assure aussi la conservation et la restauration de papiers peints anciens, qu’ils savent reconstituer à partir de fragments.

Enfin, le talent d’Antoinette Poisson s’exprime aussi en version textile puisque les planches gravées pour les papiers dominotés sont également utilisées pour des tissus d’ameublement : lins anciens imprimés ou velours estampés.

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