Home > Non classifié(e) UNE CERTAINE IDÉE DU LIN LE LIN Laissez-vous guider par cette fibre dotée de toutes les qualités, parée de toutes les vertus, qui a traversé les siècles couronnée de lauriers, qui a séduit nombre de civilisations, qui domine les modes de sa « candide » blancheur. Suivre le parcours de cette longue tige verte ornée d’une délicate fleur bleue, symbole d’une tendresse discrète et d’une volonté de fer, c’est découvrir ce magnifique héritage, légué avec humilité par nos ancêtres, et l’enrichir de nos connaissances avant de le transmettre à notre tour. Tissu Mi Mazan Lin – Olivades UN CURRICULUM VITAE STRITO SENSU Plante annuelle de la famille des linacées., dont la fibre textile est extraite de la tige. LE NEC PLUS ULTRA « Le lin est pour le couturier ce que le marbre est à la sculpture, une matière noble » Citation généralement attribuée à C. Dior PROPRIETÉS PRIVÉES Les qualités du lin sont à l’origine de son succès, jamais démenti depuis plus de trente siècles : anallergique, résistant à l’eau, isolant, d’une étonnante solidité. LE CHEMIN DES ÉCOLIERS Mon intention n’est pas de décrire techniquement cette herbacée, mais de vous faire découvrir le lin autrement, d’une manière plus informelle et ludique. Ensuite à vous de l’adopter ou pas. UN INTRU DANS LE MONDE DE LA STANDARDISATION Les articles en lin séduisent par leur apparence versatile : sensuel, farouche, sauvage, tonique ou docile, le lin n’est pas un mais multiple, à l’opposé des produits lisses et dénués de caractère, tous si semblables. DÉNATURER LE NATUREL L’ennoblissement du lin est possible mais moins fréquent que pour les autres fibres . Il est possible de l’imperméabiliser, mais à quoi bon ? Il peut être lustré en écrasant la fibre (avec des rouleaux industriels), mais chercher un lin qui aurait la brillance de la soie n’est pas le but. Il peut être traité « easy care » mais hérésie, car dans ce cas autant choisir un poly-coton…pourquoi compliquer les choses « LE SHABBY : SO CHIC ! » OU COMMENT FAIRE DU VIEUX AVEC DU NEUF INSTANTANNEMENTLes lins lavés ont un grand succès commercial. Ils sont un peu comme les blues jeans « used » industriellement vieillis par des lavages successifs et usés par des pierres ponce. Cet ennoblissement permet d’obtenir instantanément un lin neuf qui aura l’aspect d’un drap ancien passé maintes fois à la lessiveuse, souple, doux, et merveilleusement confortable. VERSION VIEILLIE ÉTHIQUEMENT RAISONNABLE Si, par respect pour l’environnement, vous renoncez au vieillissement artificiel coûteux en eau et en énergie, vous pouvez acheter du linge ancien dans les brocantes ou si vous avez un peu de patience, sachez que dans quelques années vos draps neufs auront vieillis, pris quelques rides et perdu leur raideur originelle. Plus vous laverez un tissu de lin, plus il sera doux car, à chaque lavage, une partie de l’enveloppe qui protège la fibre se dilue dans l’eau, jusqu’à disparaître. Dans votre dernière eau de rinçage ne mettez pas de vinaigre, il brûle ses fibres. LE LIN EST UNE FIBRE « CONFORTABLE » Pourquoi ? Parce que le fil est parsemé de nœuds ou grains qui lui confèrent un diamètre irrégulier. Ainsi, les tissus sont construits en 3 D et l’espace libre entre le tissu et la peau permet à l’air de circuler ce qui, en cas de forte chaleur, constitue une thermorégulation naturelle ; un vêtement en lin collera peu à la peau en cas de transpiration. LE LIN SÈCHE RAPIDEMENTPourquoi ? Parce que le fil de lin, s’il absorbe l’eau, ne l’emmagasine pas et sèche vite ce qui rend le vêtement en lin confortable en période de forte chaleur et pour les personnes qui transpirent beaucoup. Contrairement au fil de coton qui se gonfle en emmagasinant l’humidité ambiante, le fil de lin n’ayant pas cette capacité, demeure imperturbable, un plus à son actif pour le confort . UN CŒUR DIFFICILE À ATTEINDRE Pourquoi ? Parce que le lin possède une affinité certaine avec les teintures mais en surface seulement. La paroi de la fibre est épaisse, la teinture atteint difficilement le cœur. En coupant un fil de lin de couleur sombre on découvre que le centre est plus clair que la surface. A FEU ET A CENDRES DOUCEMENT Pourquoi ? Si « le torchon brûle » s’il est en lin il ne faut pas se presser d’éteindre la flamme car le lin se consume plus lentement que les autres fibres cellulosiques. Soufflez sur la flamme pour stopper la destruction et observez : la partie qui a été brulée n’a pas complètement disparue elle existe toujours mais sous un aspect différent . C’est le fantôme du lin, le squelette de l’étoffe , avec la forme et les dimensions de la partie brûlée mais gris quelque que fut la couleur de l’étoffe. Entre les doigts, ce fantôme se désagrège, un souffle le fait disparaître « pour de vrai ». LA DÉCHIRURE DANS LE DROIT FIL ? MISSION IMPOSSIBLE ! Pourquoi ? Parce que les fils de lin sont solides et irréguliers, ils ne cèdent pas aisément à la traction et une déchirure « propre » suivant le droit fil est impossible : dans un bruit étouffé, les deux bords du tissu seront irréguliers, comme effilochés. Seule une bonne paire de ciseaux peut réussir cet exploit. LE MIROIR AUX ALOUETTES Pourquoi ? Parce que certains fils de coton sont filés à de manière à ressembler, visuellement seulement, au lin, avec des « nœuds » et des parties plus épaisses. S’il est aisé de déchirer le tissu d’un geste brusque sans avoir utilisé les ciseaux, que le tissu n’a pas opposé de résistance, que les bords sont nets alors, il ne s’agit pas de lin pur ; il peut être mélangé avec du coton à 50/50 c’est ce que l’on nomme métis ou même sans le moindre pourcentage de lin. C’est un bon moyen de contrôler ce que vous achetez, bien que l’étiquette de composition soit déjà un premier indice, le second étant le prix : le coton est moins cher que le lin. Vous pouvez réaliser cette expérience chez vous si vous avez acheté un métrage de tissu. Je vous le déconseille s’il s’agit d’un vêtement : une fois déchiré il sera trop tard pour réagir si le résultat n’est pas celui escompté. LA MAIN PASSE Effleurer un morceau de lin avec la main c’est déjà percevoir une particularité : le tissu est frais ; c’est un bon conducteur de chaleur, aussi la chaleur de votre main n’a aucune n’influence. Comme avec l’eau, la chaleur traverse le tissu, celui-ci ne la conserve pas. Dans la main, le lin a une présence, un poids. Sa surface granuleuse et irrégulière lui confère au toucher une sensation forte, reconnaissable. LE LIN L ‘OR BLEU DE L’EUROPE Il existe aujourd’hui plus d’une centaine de variétés cultivées à travers le monde sous des latitudes différentes, mais le climat européen semble avoir été favorable à sa culture et c’est ainsi que, depuis des siècles, le lin a élu domicile sur les terres qui bordent les côtes de la Manche et de la mer du nord. C’est, avec le chanvre, une des rares fibres végétales cultivée en Europe. TOUT EST BON DANS LE LIN De la graine au fil : textile, non tissés, alimentation, matériau de composites, industrie automobile, papier monnaie, horticulture, médecine, etc. Zéro déchets n’est-ce pas une solution pour améliorer la santé de notre planète ? LES 100 JOURS DU LIN C’est le temps qu’il faut au semis pour offrir ce cadeau à l’homme : une fibre forte et aimable. « On ne tresse pas la plante intacte mais brisée, broyée et réduite par la violence à la souplesse de la laine. Le lin se sème partout dans les terres sablonneuses, après un seul labour. Aucune plante n’est plus hâtive : semé au printemps, il s’arrache à l’automne ». Pline l’ancien in l’histoire naturelle. De la graine au fil, 8 à 10 opérations se succèdent : Semis en mars, le lin s’enracine profondément. Floraison ce que dure les roses, quelques heures le matin et se fane à midi. Arrachage 5 semaines après la floraison la tige jaunie et les feuilles tombent. Rouissage dégradation de la pectose afin de faciliter l’extraction des fibres. Teillage et étirage : briser le bois pour extraire la fibre. Peignage : régularisée, calibrée prête à filer sous forme de ruban. Filature pour transformé la fibre en fil. Tricotage apprécié pour sa douceur et sa souplesse. Ennoblissement : blanchiment, teinture, impression, apprêt. UNE FIBRE BIBLIQUE La vie du lin est liée à l’histoire de l’humanité. Archaïque, biblique, historique, classique et contemporaine, tout lui va, tout la concerne et ce n’est pas par hasard que naturalistes, scientifiques et poètes se soient intéressés à cette herbacée. « Tu feras le tabernacle avec dix tapis de fin lin retors » In La Bible exode 26. LES MOTS DU LIN Du latin linum Usitatissinum – Usitatus = utile et même très utilisée . Parfois l’étymologie se révèle très perspicace.Le mot lin, fut attesté en 1180, mais les Romains considéraient cette herbacée comme une tige parfaitement droite, c’est à dire rectiligne et longiligne ce qui donne la ligne d’écriture. A l’époque impériale, le mot ligne désignait des membres d’une famille (aujourd’hui lignée ou lignage). Avant le fil, il y avait la corde, la ficelle, le lien. La ligne désigna un fil de lin, puis un fil plus épais, qui avaient des fonctions techniques comme le cordeau du maçon, le fil d’une canne à pêche… La vie de la fleur de lin ne dure qu’un instant, mais elle est à l’origine d’une expression qui perdure : être fleur bleu. Au XIXe siècle, la fleur du lin était considérée comme le symbole du romantisme, il en résulta un savant dosage de naïveté, de tendresse et de sensibilité. A l’origine, c’est le trait de caractère du troubadour, héros d’un roman de Novalis, un poète romantique allemand. UN FIL CONDUCTEUR La toile de lin, donna l’adjectif lingé et les mots linge de maison, lingerie de corps, puis lingère mais aussi le linceul, un drap de lin recouvrant le défunt. Le trousseau brodé par les jeunes filles était rangé dans les armoires mais, chez les romains, ce genre de meuble était une cache pour les armes, d’où son nom. A partir du XVIIIe siècle, l’armoire à linge se généralisa dans les foyers, remplaçant le coffre et facilitant le rangement. Dès le Moyen-Age, les tissus employés pour du trousseau : les nappes, les serviettes de mains, les draps. Le linge de corps par les populations aisées était en lin, les autres utilisaient le chanvre.Le lin fut longtemps, du fait de sa solidité, utilisé comme doublure en habillement, voire en décoration. En anglais le terme lining = doublure, on retrouve la racine linen = lin. La crinoline, ce jupon bouffant, était soutenu par une étoffe raide, trame en crin de cheval et chaine en fil de lin. Le linoléum des mots latins linum = lin et oleum = huile, pour un « textile » inventé par l’anglais F. Walton qui déposa le brevet le 25 avril 1863 d’une toile de juste enduite d’une huile de lin. Le linoléum ERRARE HUMANUM Le mot lange trouve son origine dans l’évolution du mot laine et non du mot lin comme on l’imagine, puisque l’on emmaillotait les enfants dans une étoffe de laine ou lange des nourrissons. Etre dans de beaux draps : cette expression est un faux ami : il s’agit du drap au sens de laine de belle qualité et non du linge de lit. UNE LÉGENDE DES SIÈCLES Le lin est bien plus qu’une légende, c’est une réalité que trois mots suffisent à cerner : pureté, blancheur, innocence. « Cet homme marchait, pur, loin des sentiers obliques, vêtu de probité candide et de lin blanc » In la légende des siècles Victor Hugo. Le mot candide, du latin candidus blanc, vient renforcer l’idée de virginité de cette fibre. AU FIL DU LIN Les plus anciennes traces de lin filé remontent à 36 000 ans mais il s’agissait d’un lin « sauvage » plus court et branchu que le lin que nous connaissons. Cette herbacée probablement originaire d’Asie Occidentale fut introduite dès l’époque préhistorique en Europe où elle s’acclimata aisément. LE DIVIN LIN Pour certains peuples, l’origine divine du lin n’était pas écartée : Isis pour les égyptiens ou Minerve pour les grecs. Quant à la lydienne Arachné, qui excellait dans l’art du tissage, il n’est pas hors de propos d’imaginer qu’elle fit des merveilles avec un fil de lin. LUMIÈRE DE LUNE TISSÉE En Egypte, des écrits et des dessins 6 000 ans avant J.C. font référence à une plante digne de vêtir les pharaons et baptisée “lumière de lune tissée“. Les phéniciens, excellents navigateurs et non moins bons commerçants, furent à l’origine de l’introduction du lin égyptien dans de nombreux pays : de la Grèce à l’Irlande, des Indes à la Chine. TRADITION, TRADITION ! Les gaulois cultivent le lin et les druides revêtent des vêtements en lin lors des festivités d’où leur nom Bellec’h du gaélique belh = lin. Jules César fut surpris par la qualité des étoffes de lin des gaulois. LE LIN DE CHARLEMAGNE / LA POULE AU POT D’HENRI IV A la fin du IXe siècle dans les « capitulaires » de Charlemagne, une loi stipule que le lin soit filé à la cour et que chaque foyer de France dispose du matériel nécessaire au travail du lin. LIN DES VILLES / CHANVRE DES CHAMPS L’idée de Charlemagne était de développer la culture du lin et du chanvre sur les terres de son empire. La réussite fut mitigée pour le lin, le chanvre sortant vainqueur de cette joute. Sans doute plus rustique que le lin, le chanvre devint une fibre populaire, le lin conservant l’image d’un produit haut de gamme. Pour obtenir une fibre de qualité, la sélection draconienne des semences est indispensable. Durant des siècles, il fallut importer de grandes quantités des graines des pays Baltes ce qui augmenta le prix de base du produit fini en lui octroyant une image de luxe qui persiste aujourd’hui. LE LIN UNE BARRIÈRE CONTRE LES ÉPIDEMIES ? Au Moyen-Age, aux dires d’Hildegarde de Bingen, une herboriste visionnaire allemande du XIIe siècle, le lin aurait eu des propriétés antibactériennes. Suivant ses conseils, des malheureux se drapèrent dans des étoffes de lin afin de repousser les dangers de la Grande Peste ou pour soulager brûlures et blessures sur les champs de bataille. LE LIN, UN LIEN UNIVERSEL Depuis l’antiquité, les peuples ont trouvé dans le lin le moyen – de se vêtir : Lorsqu’ils franchiront les portes du parvis intérieur, ils revêtiront des habits de lin » Eze 44:17, – de se protéger avec des toiles de lin dîtes « résistantes aux tempêtes » fabriquée en Italie 500 ans avant JC : trempées dans de l’huile de lin et durcies par l’oxydation à l’air et imperméabilisées avec de la résine de pin ou de la cire d’abeille. C’est cette recette qui fut utilisée pour fabriquer les « linothorax », une armure qui protégea Alexandre le Grand des flèches ennemies par répartition de l’impact grâce à la flexibilité du matériau. Le kevlar n’a qu’à bien se tenir ! – de voyager « Et voici que l ‘homme sème et cueille de sa propre main la matière de ses voiles qui appellent de toutes parts sur la mer le souffle dangereux des vents ». Pline l’ancien. Le lin entre dans la composition des cordes, voiles, échelles et haubans, des articles solides qui permirent d’accroitre les capacités navales des peuples européens. – de commercer avec des comptoirs occidentaux créés de l’autre coté des océans : en Chine, au Japon, aux Indes comme autant de points de relais pour leurs flottes marchandes. – d’illustrer l’Histoire avec « la tapisserie » de la reine Mathilde, toile de lin brodée. – de soigner : oublions les conseils de Hildegarde de Bigen et privilégions ceux d’Hippocrate qui estimait que les graines de lin avaient des vertus médicinales: remède pour calmer les irritations du système digestif. Graines de lin LA TOILE DES ROIS Si, des siècles durant, le lin fut indéfectiblement emprunt de religiosité, si les dieux et les déesses se paraient d’habits de lin précieux, il tend à devenir un habit profane. Au Début du XIIIème siècle, un tisserand appelé Baptiste mit au point un procédé de tissage d’une extrême finesse. Le succès aidant, ses toiles s’exportèrent vers les Flandres, les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne et l’Angleterre. Extrêmement délicat, ce tissage devient la «Toile des rois», en version linge de table, linge de maison ou mouchoirs. On lui donna le nom de batiste, de «linon» ou «toilette» (petite toile, toile fine). L’EXIL DES MULQUINIERS En 1685, le lin devient une affaire d’état. La Révocation de l’Édit de Nantes provoqua l’émigration de plus de 6000 tisseurs et dentelliers protestants qui fuirent vers les Pays-Bas, la Suisse, l’Allemagne, l’Angleterre ou l’Irlande, emportant à travers toute l’Europe leurs savoir-faire. Les mulquiniers apportèrent dans leurs maigres bagages un savoir -faire qu’ils partagèrent avec les artisans des pays d’accueil. De l’allemand mollequin qui définissait une étoffe fine, le terme mulquinier désignait jadis les artisans qui filaient et tissaient le lin. UNE CHAINE SOLIDE Jusqu’au XVIIIe siècle, la chaine des tissus et des tapisseries de qualité était généralement en lin pour solidifier le tissage ; c’est pourquoi certaines sont parvenues jusqu’à nous dans un très bon état de conservation. SEUL FACE À LA CONCURRENCE Au XIX e siècle, l’industrie du coton se mécanisa, laissant le travail du lin au secteur artisanal bien que la machine à filer le lin de Girard, destinée à stimuler cette filière, n’aie jamais atteint son but. Vinrent les fibres chimiques artificielles puis synthétiques, plus accessibles économiquement, d’un entretien plus simple, entrainant le désamour du lin. Contre vents et marées, sa majesté le lin n’a jamais renoncé à la lumière des projecteurs. EN ÉQUILIBRE SUR LE FIL Depuis les années 1990, le lin, matière naturelle, est revenu en force dans la mode. Malgré les soins et les attentions nécessaires à son entretien et à sa fabrication, les adeptes sont de plus en plus nombreux. Les fibres chimiques ont bien des avantages mais le désir de naturel et la bio attitude font de cette fibre qui se froisse « avec grâce » un produit conforme à notre éthique. UN ENTRETIEN TRÈS PARTICULIER Lavez, lavez, lavez le lin en machine ou à la main ; blanc ou teint, lavez-le il vous en sera reconnaissant. Le nettoyage à sec est inopportun, exception faite des vêtements brodés, perlés ou doublés qui, quelque soit leur matière première, ne supporteraient pas le lavage en machine. Préférez les articles de lin non doublées car plus facile à laver. LES TORCHONS ET LES SERVIETTES : UN SERVICE À PART Le linge d’office : torchons, essuie-verres, essuie-mains, tabliers de cuisine. Pourquoi nos grands-mères utilisaient-elles des torchons « pur fil » en guise d’essuie verre ? Parce que le lin a la propriété de ne pas pelucher contrairement au coton, évitant ainsi tout risque de trace de duvet sur les verres. Par contre, on peut se contenter d’un torchon métis pour essuyer la vaisselle. Aujourd’hui le « sopalin » fait office de linge : dommage ! Set de 2 serviettes de table Heirloom en lin – Mindthegap Le service de table : serviettes, nappes. Celles de nos aïeules sont les plus belles, non seulement parce qu’elles sont généralement brodées mais aussi parce qu’elles ont vécu et leur douceur est sans équivalent. Essayer le contact d’une serviette en lin sur les lèvres c’est oublier définitivement les serviettes en papier, surtout imprimées ou aux couleurs vives si vous êtes sujet à des allergies de contact. Nappe Vert Galant en lin – Alexandre Turpault Le lin dans votre vestiaire : la raideur de cette fibre donne un aspect quasiment cassé en permanence aux articles vestimentaires. Bien sûr, si vous ne supportez qu’un vêtement impeccable, rayez le lin de votre garde robe, n’essayez pas d’acheter un lin traité anti-froisse, il n’a plus grand chose de commun avec le lin naturel : les apprêts empêchent les fibres de « respirer » de réagir normalement. Au repassage, il « roussit » rapidement et n’est pas aussi solide mais, si cet air un peu décontracté vous sied, alors pas d’hésitation. D’abord, repassez votre vêtement humide et vous serez étonnés de voir combien il est facile de faire disparaitre les plis inconvenants, aussi rapidement qu’ils se forment. Un conseil : vous voyagez, vous avez dans vos bagages un vêtement de lin qui, en le sortant, est évidement « froissé ». Un coup de fer ? Presque inutile ; suspendez-le sur un cintre et laissez-le quelques minutes dans la salle de bain pendant que vous prenez votre douche. Le tissu absorbera l’humidité ambiante et reprendra sa forme initiale. Le temps de sécher vos cheveux et vous pourrez enfiler une veste impeccable. Au XXI e siècle, nul doute que la filière linière européenne soit promise à un bel avenir tant dans le domaine vestimentaire que dans la décoration puisque la recherche du naturel semble tenir « la corde » plus que jamais. Catherine GOLDMAN Facebook Linkedin Instagram Pinterest Ecrire, c’est un peu tisser : les lettres, en un certain ordre assemblées, forment des mots qui mis bout à bout, deviennent des textes. Les brins de fibres textiles maintenus ensemble par torsion forment des fils qui, en un certain ordre entrelacés, deviennent des tissus…Textile et texte, un tête à tête où toute ressemblance n’est pas fortuite. Il est des civilisations qui transmettent leur culture par l’écriture, d’autres par la parole, d’autres encore, par la parole écrite avec un fil. Entre le tissu et moi, c’est une histoire de famille. Quatre générations et quatre manières différentes de tisser des liens intergénérationnels entre les étoffes et les « textilophiles ». Après ma formation à l’Ecole du Louvre et un passage dans les musées nationaux, j’ai découvert les coulisses des étoffes. Avec délice, je me suis glissée dans des flots de taffetas, avec patience j’ai gravi des montagnes de mousseline, avec curiosité j’ai enjambé des rivières de tweed, pendant plus de 35 ans, au sein de la société De gilles Tissus et toujours avec la même émotion. J’eus l’occasion d’admirer le savoir-faire des costumiers qui habillent, déguisent, costument, travestissent les comédiens, acteurs, danseurs, clowns, chanteurs, pour le plus grand plaisir des spectateurs. J’ai aimé travailler avec les décorateurs d’intérieurs toujours à la recherche du Graal pour leurs clients. Du lange au linceul, le tissu nous accompagne, il partage nos jours et nos nuits. Et pourtant, il reste un inconnu ! Parler chiffon peut parfois sembler futile, mais au-delà des mots, tissu, textile, étoffe, dentelle, feutre, tapisserie ou encore broderie, il est un univers qui gagne à être connu. Ainsi, au fil des ans les étoffes sont devenues des amies que j’ai plaisir à vous présenter chaque mois sur ce blog de manière pédagogique et ludique. Je vous souhaite une belle lecture. Related Posts Non classifié(e) LA PSYCHOLOGIE DU PAPIER PEINT SCANDINAVE Non classifié(e) LE BEMBERG®, UNE MELODIE SANS L’HARMONIE Non classifié(e) L’Étamine de laine : De la lumière à l’ombre Non classifié(e) LE TAPIS Non classifié(e) L’art du Zellige Non classifié(e) LES MULTIPLES OPTIONS DU BAZIN Laisser un commentaireVotre adresse e-mail ne sera pas publiée. 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